Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Amaia – J’ai 22 ans et je viens d’Hasparren, plus précisément d’Urcuray. Après avoir fait mes études de marketing sur Toulouse, Lyon, une année d’échange au Canada, et un voyage en sac à dos en Amérique centrale, je cherchais à mettre du sens dans mon travail, en restant au Pays Basque. Je suis maintenant chargée de développement des secteurs Errobi et Pays d’Hasparren pour l’association Euskal Moneta.
Bertrand – J’ai 30 ans, j’ai vécu au Pays Basque en 2013 et je suis tombé amoureux de la culture, des paysages et de l’accueil. Malgré avoir beaucoup voyagé et vécu dans de nombreux endroits, mon objectif a toujours été de revenir vivre ici. Fin 2019, finissant une mission en Haute-Savoie, on a tout plaqué ma femme, mon fils et moi pour venir s’installer au Pays Basque. Et on ne regrette pas notre choix !
Pourquoi as-tu postulé à l’Eusko ?
Amaia – C’est avant tout le projet qui m’a motivée. J’étais déjà sensibilisée au concept d’une monnaie locale et j’ai tout de suite vu son intérêt pour notre territoire. Il m’a semblé important pour moi d’agir maintenant, pour préparer un demain plus solidaire envers les autres et envers la planète, tout en préservant la culture et le dynamisme locaux.
Bertrand – Car je partage toutes les valeurs de l’Eusko : soutien local des différents acteurs (commerces, entreprises, indépendants, associations, etc.), transition écologique, promotion de la langue basque. Durant mes différents voyages, j’ai toujours eu à cœur d’apprendre quelques mots dans la langue locale mais aussi de valoriser les producteurs locaux en consommant le plus possible chez eux. Des valeurs que je retrouve dans l’Eusko.
Comment s’organise tes journées de travail en cette période de déconfinement ?
Amaia – Je suis rentrée à l’Eusko le tout premier jour du confinement donc j’avoue de pas encore connaître la journée type d’un chargé de développement avant la crise sanitaire. Malgré ce contexte particulier nos journées sont bien pleines ! On répond à des mails, on réfélchit à comment agir sur nos zones en déterminant des cibles à toucher, on fait ce qu’on appelle du phoning pour proposer à des professionnels de rentrer dans le réseau eusko et on fait des présentations en appels vidéo. En tant que chargée de développement je recherche de nouveaux professionnels avec qui travailler mais je dois aussi m’assurer que ceux avec qui nous travaillons déjà se portent bien. Pour ça, j’utilise mon compte Facebook professionnel et j’essaye d’intéragir le plus possible avec les commerçants, producteurs et associations qui ont besoin d’aide.
Bertrand – Mon contrat à littéralement commencé le jour du confinement. Situation assez étrange mais que mes responsables ont su m’aider à gérer sereinement. En cette période de déconfinement, on essaie tant bien que mal de travailler chez nous comme si nous étions au bureau.
Dans quelle(s) valeur(s) portée par l’Eusko te retrouves-tu le plus : écologie, solidarité ou défense de l’euskara ?
Amaia – Les trois ! Mais s’il fallait en choisir une seule je dirais la solidarité. Le contexte actuel nous montre que l’économie d’un territoire c’est son poumon, et qu’il faut s’en occuper pour ne pas laisser se dégarder. En consommant local on fait travailler notre voisin, la tante d’un ami, le beau père du cousin du boulanger de la rue d’à côté…bref, on sait directement à qui nos sous vont profiter et c’est là que se crée la vraie richesse. Utiliser une monnaie locale revient à recentrer sa consommation sur un territoire proche et on a besoin de revenir à des modes de consommation plus simples et sans perte.
Bertrand – Toutes sont importantes, et personnellement, c’est la notion d’écologie qui est la plus forte chez moi. Mais cette valeur est liée aux autres, et consommer en eusko permet de les défendre toutes, puisque tous les professionnels souhaitant devenir adhérents à l’Eusko doivent s’engager sur ces valeurs avec des actes concrets, comme l’utilisation de produits locaux, une présence de l’euskara dans leur activité, etc. L’Eusko joue donc pour moi un rôle de label, qui m’assure que le professionnel chez qui je vais partage les mêmes valeurs que moi.