Créé en 1998 à Biarritz, le Malandain Ballet fait partie aujourd’hui des compagnies les plus vue en Europe avec 100.000 spectateurs par saison. Portant une attention particulière au Pays Basque « à ses traditions, sa vie culturelle, sa langue et aux artistes chorégraphiques qui y vivent », ils ont fait le choix de s’engager avec l’Eusko.
Nous les avons rencontré pour comprendre au mieux le sens de cette démarche.
Euskal Moneta : Pouvez-vous faire une présentation du Malandain Ballet Biarritz et de ce qu’il représente sur le territoire basque ?
Malandain Ballet Biarritz : Créé en 1998 à Biarritz à l’initiative du Ministère de la Culture et de la ville de Biarritz avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine et du Conseil départemental des Pyrénées- Atlantiques, le Malandain Ballet Biarritz est un des dix-neuf Centres Chorégraphiques Nationaux (CCN). Il a pour particularité d’être constitué de vingt-deux danseurs permanents formés à la technique classique et dont l’expression au travers des chorégraphies de Thierry Malandain est actuelle.
Aujourd’hui, le Malandain Ballet Biarritz donne près de cent représentations par an dont un tiers est donné à l’international. En tant que Centre Chorégraphique National, le Ballet a également une intense activité en matière de sensibilisation des publics à la danse – avec en moyenne plus de trois cent cinquante interventions par an – et de soutien aux artistes et compagnies grâce au dispositif « Accueil Studio ».
Son ancrage géographique particulier l’a amené à tisser des partenariats féconds avec de nombreux acteurs culturels implantés sur le territoire du Pays Basque. C’est ainsi que s’est construit le projet « Ballet T », partenariat avec le Teatro Victoria Eugenia de Donostia / San Sebastián, dont l’objectif est de faire rayonner l’art chorégraphique au Pays basque, en coproduisant et diffusant des œuvres chorégraphiques.
Le CCN soutient également les chorégraphes basques en les aidant dans leur création via les Accueil -Studios, mais aussi en leur donnant une visibilité en les programmant au Temps d’Aimer, ou dans le cadre du Rendez-vous Basque en automne et de Regards Croisés au printemps. Enfin, le Ballet est également devenu un « débouché » naturel pour les danseurs basques qui souhaitent mener une carrière professionnelle de haut niveau.
E.M. : Pourquoi avoir pris la décision d’adhérer à l’Eusko ?
MBB : Plusieurs collaborateurs du Malandain Ballet Biarritz sont adhérents de l’Eusko depuis plusieurs années, dans un souci de soutenir l’économie locale, de répondre à leurs engagements écologiques et de favoriser la langue basque.
Depuis 2017, le Ballet a mis en place un programme Art & Environnement qui vise à sensibiliser le public aux enjeux environnementaux du territoire en s’appuyant sur la création chorégraphique. Par ailleurs, nous favorisons le recours à des prestataires locaux, avec 2,7 millions d’euros réinjectés chaque année dans l’économie locale. L’intégration récente du festival le Temps d’Aimer la danse va renforcer cet impact économique sur le territoire. C’est dans ce contexte que le Malandain Ballet Biarritz a décidé d’adhérer à l’Eusko.
E.M. : Souhaitez-vous faire appel aux professionnels du réseau pour différents partenariats ?
MBB : Nous faisons déjà appel à plusieurs prestataires qui font partie du réseau eusko dans différents domaines d’activité : transport, communication, alimentation, location de matériel scénique… et pourrons tisser de nouveaux partenariats locaux pour la mise en place des projets existants ou à venir via le réseau Eusko.
Les danseurs du Malandain Ballet Biarritz lors de la représentation du spectacle La Pastorale au Teatro Victoria Eugenia de San Sebastiàn.
Photographie par Olivier Houeix Photographe.
E. M : Comment allez-vous utiliser l’eusko au sein du Ballet ?
MBB : Dans un premier temps, l’objectif de notre adhésion à l’eusko est de donner la possibilité au public de régler ses places de spectacle dans la monnaie locale. Nous pensons qu’une partie de de notre public partagent nos valeurs et qu’ils sont donc sensibles aux initiatives locales. Nous envisageons par la suite de régler nos fournisseurs membres du réseau, nous inscrire dans un réseau de circuits courts, puis de proposer une rémunération en eusko à nos salariés.
E. M : Quelle est la place de l’euskara au sein de la compagnie ?
MBB : Depuis son implantation à Biarritz en 1998, le Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz a toujours souhaité tisser des liens avec le Pays Basque Sud et plus particulièrement avec la capitale guipuzcoane Donostia/ San Sebastián. En 2000, il reçoit le soutien de la Diputación Foral de Guipuzcoa et de l’Europe – Fonds Européens Interreg III A pour initier ses activités transfrontalières.
Ainsi, depuis plusieurs années, dans le cadre de notre projet de Pôle Chorégraphique Territorial visant à mettre en œuvre des projets de coopération avec les acteurs d’Iparralde et d’Hegolade, nous avons mis en place une communication écrite trilingue : français, basque, espagnol. Par ailleurs, des formations en langue basque sont proposées aux salariés qui le souhaitent et plus particulièrement à ceux qui sont en contact avec les publics. L’objectif est double : garantir un accueil aux locuteurs bascophones et proposer des actions en langue basque de part et d’autre de la frontière.
E. M : Un dernier mot pour la fin ?
MBB : Nous sommes ravis de rejoindre le réseau et souhaitons à l’Eusko que les adhérents professionnels et particuliers soient chaque jour plus nombreux !
En ce moment, retrouvez le spectacle La Pastorale le 4,5 et 6 août à la gare du midi de Biarritz.